Pour la 2e année consécutive, c'est une femme qui présidera la Confédération l'an prochain. En effet, après Viola Amherd cette année, Karin Keller-Sutter a été élue, mercredi, par les Chambres fédérales à cette fonction. La St-Galloise, qui fêtera ses 61 ans le 22 décembre, a obtenu le score moyen de 168 voix sur 203 bulletins valables. Ces dix dernières années, les président(e)s ont obtenu en moyenne 178 voix.
Guy Parmelin accède lui pour la 2e fois à la vice-présidence avec un score canon: il a en effet obtenu 196 voix sur 219 bulletins valables. Le Vaudois devrait donc être à nouveau président en 2026.
Karin Keller-Sutter, souvent considérée comme la ministre la plus influente, est entrée au Conseil fédéral en décembre 2018. Elle avait succédé au Bernois Johann Schneider-Ammann, après avoir échoué une première fois dans la course à la succession de Hans-Rudolf Merz, en 2010.
La Saint-Galloise avait d'abord pris la tête du Département fédéral de justice et police (DFJP). Réputée pour sa dureté sur les questions migratoires au Conseil d'État saint-gallois, c'est elle qui a toutefois mis en place un statut de protection S pour les réfugiés ukrainiens à Berne.
Débâcle de CS bientôt mise en lumière
Karin Keller-Sutter a quitté le DFJP en janvier 2023 pour diriger le département des Finances. À peine en place, elle a dû faire face à la pire crise bancaire de l'histoire helvétique avec la chute de Credit Suisse. Elle a tenu bon dans la tempête. Le «Financial Times» l'a même élue parmi les 25 femmes les plus influentes de la planète en 2023. Hasard du calendrier, la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rachat par l'UBS de Credit Suisse doit rendre ces jours-ci son rapport très attendu sur la débâcle. Le rôle joué par «KKS» sera alors mieux connu.
Première femme PLR à la tête du pays
Jusqu’ici, la Suisse a connu neuf présidentes. La première femme élue avait été Ruth Dreifuss en 1999. Puis, Micheline Calmy-Rey (2007 et 2011), Doris Leuthard (2010 et 2017), Eveline Widmer-Schlumpf (2012), Simonetta Sommaruga (2015 et 2020) et enfin Viola Amherd (2024). Mais l'élection de «KKS» est une première pour le PLR qui voit aussi deux de ses représentants présider les Chambres fédérales. Jamais en effet, le 3e parti du pays n'avait placé de femme issue de ses rangs à la présidence de la Confédération.
Karin Keller-Sutter est aussi réputée pour sa rigueur dans les questions budgétaires. Avec la mauvaise forme des finances fédérales, elle est en effet devenue «la Dame de Fer» en annonçant un plan d'austérité de près de 4 milliards de francs par année. Un plan qui fait hurler la gauche avec des coupes dans les rentes de veuves, les crèches, l'asile ou l'imposition des 2e et 3e piliers.
Son année présidentielle pourrait aussi être marquée par le dossier européen. C'est en effet elle qui devra défendre le paquet d'accords qui sortira des négociations entre Berne et Bruxelles.
