Jusqu’au début du XXe siècle, la diplomatie est restée une stricte « affaire d’hommes ». Il a fallu attendre 1923 pour qu’une femme, Alexandra Mikhaïlovna Kollontaï, fasse son entrée dans la sphère diplomatique en qualité d’ambassadrice. En 1977, Francesca Pometta fut la première femme à être nommée ambassadrice en Suisse. De 1982 à 1987, elle a dirigé la Mission permanente d’observation auprès des Nations Unies à New York. Tout comme notre monde, la diplomatie n’a cessé d’évoluer et de se transformer au fil du temps, selon La Tendance, citant le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
De plus en plus de femmes aspirent à faire carrière dans la diplomatie et accèdent à de hautes fonctions dans la politique internationale. Un certain nombre de ministères des affaires étrangères dans le monde prennent des mesures ciblées pour davantage soutenir et promouvoir les candidatures féminines aux postes qu’ils proposent. Tel est le cas du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) qui, dans son plan d’action 2028 sur l’égalité des chances en milieu professionnel, s’est engagé à promouvoir la diversité sous toutes ses formes, en encourageant la parité des sexes ainsi qu’une représentation équilibrée des quatre communautés linguistiques. D’ici à 2028, il est prévu de parvenir à une représentation paritaire (45 à 55 %) des hommes et des femmes à tous les niveaux hiérarchiques, l’objectif étant d’instaurer une culture de la durabilité, de l’équité et de l’inclusion. La commission d’admission compétente veille à assurer l’égalité de représentation des femmes et des hommes dans l’accès à la carrière diplomatique. Des progrès ont déjà été réalisés : en 2024, la part des femmes dans le corps diplomatique était de 39,2 %, en hausse de 9,6 % par rapport à l’année 2013.
Femmes, paix et sécurité
Adoptée en 2000, la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU a marqué une avancée importante en vue d’une participation inclusive aux processus de paix. Elle a permis d’inscrire le thème « Femmes, paix et sécurité » sur l’agenda international, en soulignant le rôle central que jouent déjà les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, les négociations de paix et les mesures plus globales de maintien de la paix, qu’elles devront pouvoir assumer encore davantage à l’avenir. En 2007, la Suisse a quant à elle adopté son premier plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité, reconduit à trois reprises par la suite.
En 2023, malgré des progrès manifestes, seulement 21 % des postes d’ambassadeur dans le monde étaient occupés par des femmes, la proportion étant de 26,5 % pour les ambassadrices de la Suisse à l’étranger. Il y a donc matière à amélioration, en particulier quand on sait que les accords de paix ont 35 % de chances de plus d’être pérennes quand des femmes ont participé au processus dont ils découlent, ce qui tient notamment au fait que les négociations de paix sont une occasion importante de redéfinir les relations existantes et de conforter certains groupes dans le cadre des efforts déployés en vue d’une répartition équitable des pouvoirs. L’inclusion des femmes dans le corps diplomatique et dans les négociations de paix favorise l’évolution à long terme vers une société plus juste, durable et pacifique à l’échelle internationale. Ainsi, elle permet non seulement de parvenir à une représentation équilibrée des femmes et des hommes, mais aussi de repenser les structures et les rapports de pouvoir en place.