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En 2024, 4,8 millions de mètres cubes de bois ont été récoltés en Suisse, ce qui correspond à une baisse d’environ 2% par rapport à l’année précédente. Le bois de grumes (–2%) et le bois de bûches destinés à la production d’énergie (–11%) ont diminué, tandis que le bois d’industrie (+4%) et les copeaux pour la production d’énergie (+3%) ont augmenté. Ces derniers prennent de l’importance depuis des années et correspondent aujourd’hui à 30% du volume de bois récolté. La part du bois-énergie a presque doublé au cours des vingt dernières années. Ces données sont tirées de la statistique forestière établie par l’Office fédéral de la statistique (OFS), relaie La Tendance, en citant le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) de la Suisse.
La récolte de bois dans les forêts suisses s’est élevée à 4,8 millions de mètres cubes durant l’année sous revue, soit près de 0,1 million de mètres cubes ou 2% de moins qu’en 2023. Après des récoltes en hausse entre 2020 et 2022, on constate maintenant des chiffres à la baisse depuis deux années consécutives. La tendance à la baisse de la demande et, par conséquent, des prix du bois a joué un rôle.
Cette réduction au cours de l’année sous revue a été particulièrement marquée pour le bois de bûches (–11%). Le recul a été plus faible pour le bois de grumes (sciage), dont le volume s’est élevé à près de 2,2 millions de mètres cubes, soit 2% de moins qu’en 2023. La forte diminution du bois de bûches a pu être observée en particulier dans les forêts privées. Toutes les zones forestières sont concernées, à l’exception de l’Arc jurassien et du versant sud des Alpes.
Le bois de grumes a perdu de l’importance au cours des vingt dernières années. Alors qu’il représentait encore près de 70% du volume total des récoltes en 2003, il est passé sous la barre des 50% depuis 2019. En 2024, sa part atteignait à peine 46%. Une baisse qui a profité au bois-énergie.
Offre en bois de grumes en baisse dans la plupart des cantons forestiers
La récolte a diminué dans deux des cinq plus grands cantons quant à la surface forestière: Berne (–3%) et Valais (–7%). Dans les trois autres, on constate une augmentation des quantités récoltées: Tessin (+13%), Vaud (+1%) et Grisons (+1%). Malgré des différences notables entre les cantons, plus de la moitié d’entre eux ont réduit leur offre en bois de grumes. Pour les cantons forestiers, cela a concerné les cantons de Berne (–6%), des Grisons (–2%) et du Valais (–24%).
Les cinq cantons qui ont récolté les plus grandes quantités de bois – Berne (0,89 million de m3), Vaud (0,44 million de m3), Zurich (0,40 million de m3), Grisons (0,37 million de m3) et Argovie (0,34 million de m3) – ont produit ensemble plus de la moitié (51%) de toute la récolte en 2024. Ces cantons couvrent 48% des surfaces forestières suisses.
Augmentation de la récolte de résineux
En 2024, la récolte de bois dans les forêts suisses s’est composée de 3,2 millions de mètres cubes de résineux et de 1,6 million de mètres cubes de feuillus, soit deux tiers de résineux (67%) et un tiers de feuillus (33%). Ce rapport a évolué légèrement en faveur des résineux par rapport à l’année précédente (respectivement 65% et 35%). Si le volume des résineux a faiblement augmenté par rapport à 2023, celui des feuillus a diminué de 6%, recul observé surtout dans le Jura, sur le Plateau et dans les Alpes. Plus de la moitié des résineux (57%) ont été récoltés sur le Plateau (31%) et dans les Préalpes (26%). Quant aux feuillus, trois quarts (75%) ont servi à des fins énergétiques. Leur part dans le bois-énergie sous forme de copeaux a diminué pour atteindre 52% au cours de l’année sous revue (année précédente : 54%).
Le volume de bois d’industrie a augmenté en 2024 (+4%), sa part dans la récolte totale de bois se chiffrant à 10%. Cet assortiment était principalement constitué de résineux (63%).
Augmentation de la demande en bois-énergie sous forme de copeaux
Les quelque 2,1 millions de mètres cubes de bois-énergie récoltés en 2024 ont représenté 44% du volume total récolté, soit une légère augmentation par rapport à l’année précédente. Le bois-énergie se situe à environ deux points de pourcentage en dessous du bois de grumes, qui représente encore près de 46% de la récolte. La part du bois-énergie dans le volume global a presque doublé au cours des deux dernières décennies.
Une comparaison des deux sortes de bois-énergie révèle une diminution de 11% du bois de bûches par rapport à 2023 et, à l’inverse, une augmentation de 3% pour les copeaux, qui ont atteint un volume de 1,4 million de mètres cubes. Cette évolution reflète la demande des nombreuses installations situées surtout dans les régions forestières des Alpes (+8%), du Jura (+5%) et des Préalpes (+1%).
Propriétaires privés moins enclins à exploiter
En Suisse, 71% de la surface forestière est en mains publiques, alors que les 29% restants sont gérés par des particuliers. Ces proportions restent stables depuis de nombreuses années.
Le volume récolté a diminué d’environ 120 000 mètres cubes (–7%) en 2023, surtout pour le bois de grumes et le bois de bûches (bois d’énergie). Seul l’assortiment de bois-énergie sous forme de copeaux a augmenté de 2 points de pourcentage pour atteindre 26%. Les zones forestières qui ont connu les plus grands changements sont le Plateau (–94 000 m3) et les Préalpes (–42 300 m3).
Dans les forêts publiques, les coupes n’ont que peu varié (+1%) et ont atteint un volume de 3,2 millions de mètres cubes. Ici, les deux assortiments – les copeaux et le bois d’industrie – ont augmenté par rapport à 2023.
Légère détérioration de la situation financière des exploitations forestières
Les 638 exploitations forestières actives en Suisse en 2024 ont enregistré des recettes de 622 millions de francs, tandis que leurs dépenses se sont élevées à 651 millions de francs. Le déficit avoisine 29 millions de francs pour l’ensemble de la Suisse (2023: 20 millions). Si les exploitations forestières du Plateau, des Alpes et du versant sud des Alpes ont à nouveau accusé des pertes, celles des Préalpes ont au contraire affiché un bilan réjouissant, dégageant des bénéfices de 2,4 millions de francs. Quant aux exploitations de l’Arc jurassien, elles ont clôturé l’exercice sur des chiffres assez équilibrés.